Installer un sonnette Ring Video Doorbell pour domotiquer sa sonnette : un casse-tête ?

Cet article sera un petit retour d’expérience sur l’utilisation d’une sonnette Ring dans un système de domotique. Il s’agit d’un produit Américain de sonnette connectée par Wifi. C’est une sorte de visiophone mais avec plus de hype et de buzzwords.

Le besoin

La notion de besoin est toujours relative en matière de domotique mais allons-y quand même.

Le problème d’une sonnette classique c’est qu’elle sonne quand on l’utilise. C’est le but mais quand les enfants dorment c’est tout de suite beaucoup moins amusant. L’idée était donc de passer via une sonnette intégrable à un système domotique afin de pouvoir contrôler plus finement quand du bruit doit être produit et quand il vaut mieux notifier de manière alternative.

La sonnette connectée

Il y a plusieurs produits issus du marché Américain dont Ring et Google Nest Hello. Le premier problème de ces produits c’est qu’ils sont chers. 200-300€ pour une « sonnette » c’est beaucoup. Le produit d’entrée de gamme de Ring est à 99€ ce qui était un peu la limite psychologique que je m’étais fixé.

Les Ring Video Doorbell 1 & 2 sont des sonnettes à batterie LiPo qui peuvent être connectées de manière optionnelle.

Si vous regardez toutes les vidéos de tests de ces produits, vous remarquerez que les testeurs ne l’utilisent que sur batterie. Sauf que je considère que ce n’est pas un cas d’utilisation souhaitable car on a déjà largement suffisamment d’équipements électroniques à charger dans nos vies. Si en plus, il faut recharger sa sonnette tous les deux mois, ça ne va pas.

Il faut donc la connecter électriquement. Et c’est là que les problèmes commencent.

Raccordement électrique

Le raccordement électrique est décrit par Ring comme simple et intégrable aux sonnettes existantes. Oui. Peut être. Mais pas avec la plupart des sonnettes que nous avons par ici.

Ma sonnette existante était une sonnette 220V AC. L’interrupteur extérieur était connecté en série avec le carillon et l’activait lorsque l’interrupteur était actionné.

Pour Ring, il faut alimenter la sonnette en 8-24V AC (courant alternatif, pas courant continu ou DC comme ce qui est fourni par tous les autres transformateurs qu’on trouve communément à la maison) pour 40VA maximum. Apparemment il s’agit du standard des sonnettes américaines.

Il faut donc trouver un transformateur permettant d’alimenter la sonnette conformément à ces exigences. J’ai commandé chez Legrand le transformateur de référence 413093. Je pense que c’est probablement surdimensionné pour les produits Ring avec batterie mais n’ayant que des connaissances très limitées en électricité je n’avais pas d’éléments pour pouvoir prévoir plus juste.

Selon vos aptitudes en électricité et votre motivation à mettre les mains là-dedans, c’est peut être aussi le moment d’appeler un électricien.

MAIS ! Ca ne suffit pas. Ce n’est pas marquée de manière très explicite sur le site de Ring mais si vous alimentez votre sonnette directement avec un transformateur tel qu’expliqué sur leur page produit, ça comporte apparemment un risque d’incendie. Cette information devrait être marquée en rouge clignotant mais ce n’est absolument pas le cas.

La documentation détaillant le raccordement à un transformateur tel que celui mentionné précédemment est ici.

Il vous donc impérativement ajouter une résistance 25 ohm, 50 watts compatible 220V. Ça se trouve sur Amazon assez facilement en made in China. Pour le raccordement, il faudra prévoir un peu de soudure et de la gaine thermorétractable.

Autres aspects électriques

Tant que nous y sommes à faire de l’électricité, il vous faudra également réfléchir si vous souhaitez reproduire la sonnerie audio ou pas. Les notifications push c’est pratique mais nous n’avons pas toujours notre téléphone à la main. Enfin, presque.

Vous pouvez soit acheter un carillon chez Ring pour la modique somme de 35€ ou 60€ pour la version Pro (oui du carillon. Le carillon Pro.). Soit bricoler quelque chose avec votre système de domotique.

J’ai choisi d’acheter un module sonnette Legrand et y ajouter un Fibaro FGS211 qui trainait d’un logement précédent. Mis bout à bout ça fait plus cher que le carillon Ring Chime Pro mais j’avais déjà le module Fibaro qui trainait dans un carton. L’autre problème du carillon Ring c’est qu’il n’est, à ma connaissance, pas possible de l’intégrer à la domotique donc tout l’intérêt de ce mini-projet disparaissait.

Ensuite, il faudra trouver où mettre tout ce matériel car cela fait en largeur 6 modules DIN. J’aurais souhaité le mettre dans le tableau électrique de la maison mais ça n’était pas possible car la sonnette était reliée en série à d’autres prises.

J’ai donc mis un mini tableau électrique Haier à la place de l’ancien carillon.

Ce n’est pas idéal esthétiquement mais c’était la seule solution et c’est pas SI gênant au final. L’installation physique a passé le WAF en tout cas. C’est environ 2 fois plus gros en volume que le module carillon précédent.

Oui, c’est écrit à l’envers. Je sais. Mais de loin, ca ne se voit pas 😛

Autre aspect sympathique dont je me suis rendu compte qu’une fois avoir tout démonté. Vu que ma sonnette était reliée en série à l’interrupteur, il n’y avait pas assez de fils pour faire passer le 220VAC et le 24VAC. J’ai donc du en tirer un certain nombre en faisant un détour par un interrupteur car les gaines ont été installée de cette manière. Un joli casse-tête.

Les autres problèmes

Une fois le raccordement électrique effectué, le plus dur a été fait. Enfin, peut être.

Le premier problème va être la réception Wifi. Ces sonnettes ont besoin d’un très fort signal Wifi. Il y a des centaines de personnes qui s’en plaignent sur les divers forums.

Dans mon cas, j’ai un Ubiquiti AP-AC-LR à environ 5 mètres avec une planche de bibliothèque IKEA et le mur de la maison à traverser. La force du signal est acceptable mais il ne fallait pas moins selon leurs spécifications. La qualité de la vidéo est bonne mais l’audio est un peu hachée.

Je ne suis pas particulièrement intéressé par ces fonctionnalités d’audio et de vidéo mais si ça avait été un critère essentiel, le résultat serait tout juste acceptable.

Le carillon Chime Pro de chez Ring sert de répéteur Wifi. Ça doit être pour cette raison qu’il est Pro (et aussi cher).

Le second problème va être l’installation physique. Évidemment, la sonnette n’est pas compatible avec les boitiers d’encastrement électriques qu’on trouve chez nous. Dommage à environ 2cm ça passait. Il vous faudra donc trouver une solution bricolée maison.

Le troisième problème est que si la fixation est, même un tout petit peu, tordue, le contact électrique ne se fera pas. Il faut que ce soit parfaitement plat. Pour savoir si la sonnette est connectée électriquement, il faut que le rond de LED blanc soit allumé en continu. Si ce n’est pas le cas, il n’y a pas de connexion électrique. Ah oui, l’application Ring met très longtemps à mettre à jour le statut électrique de la sonnette donc ne vous y fiez pas initialement.

Tadaaaaa !

Ce problème est d’autant plus embêtant que si vous utilisez du fil électrique rigide standard tel qu’installé chez nous, les fils sont suffisamment épais pour tordre très légèrement la fixation. Et donc, pas d’alimentation électrique.

J’ai donc dû aller chercher du fil souple pour connecter à la fixation de la sonnette pour éviter la moindre torsion. Et là, finalement, elle a été alimentée électriquement selon la norme américaine qui va bien.

Et sinon, en fait, ça fonctionne ?

Une fois toutes ces épreuves franchies, on est en droit de se poser la question « Est-ce que tout ce bazar fonctionne ? ».

Oui ça fonctionne ! J’ai raccordé la sonnette à mon Home Assistant grâce à l’intégration Ring. La latence de déclenchement de Home Assistant est la même que celle de l’application Ring soit environ 1 seconde voire 2 max.

J’ai pu faire un scénario qui ne déclenche le bruit de la sonnette via le module Fibaro que si la luminosité dans la chambre de ma fille est supérieure à un certain seuil.

Mission accomplie. Deux siestes ont déjà été sauvées pour une durée totale de 1 heure de sommeil en plus grâce à ce montage. Génial !

Etait-ce une bonne idée finalement ?

Lors d’un confinement et avec pas grand chose d’autre à faire, toutes ces activités de recherche et d’électricité m’ont plutôt diverties. Ceci dit, c’est clairement un casse-tête.

C’est un produit qui n’est pas adapté en tant que tel pour les normes que nous avons par ici. L’utiliser sur batterie, ce n’est, pour moi, pas acceptable. La vie est trop courte pour devoir recharger sa sonnette tous les 1 à 2 mois. Le câbler électriquement, c’est possible mais c’est un casse-tête.

Néanmoins pour pouvoir faire une analyse bénéfice/embêtement, il faudrait donner une valeur aux heures de sommeil supplémentaires et donc de calme supplémentaire. Et ça, ça n’a pas de prix.

Rack domotique 10 pouces – retour d’expérience

Ca fait très longtemps que je n’ai pas blogué ici ! C’est pas grave, j’assume bien. Quelques détours plus loin, nous voici en 2020.

Le retour de ce blog se fera sur un article au sujet d’un retour d’expérience sur l’installation d’un rack visant à être principalement utilisé, entre autre, pour de la domotique. Ayant récemment acheté une maison d’occasion, je n’ai pas pu résister à la tentation d’installer un rack.

Le décor

La raison principale pour poser un rack est d’avoir un endroit où organiser du câblage de manière relativement élégante. Ca évite le tas de fil dans le meuble TV ou dans un coin de la maison. La raison secondaire c’est que niveau geekerie, ca fait vraiment plaisir.

La localisation du rack a été rapidement décidée car les gaines électriques, téléphoniques et TV arrivent toutes au même endroit : dans le coffrage du panneau électrique dans le garage.

Le garage n’est pas un endroit idéal car la porte n’est pas tout à fait hermétique et ce n’est pas contrôlé en température comme peu l’être le reste de la maison. Néanmoins, après un été particulièrement chaud, ca n’a pas posé de problème. Il restera à voir sur le long terme ce que l’humidité et la poussière créeront comme problème.

Quel rack choisir ?

LE standard en matière de rack c’est le rack 19 pouces. C’est ce qu’on trouve absolument partout en informatique que ce soit en matière de télécom ou de serveurs. L’inconvénient c’est que c’est gros et lourd pour mes besoins.

Les dimensions physiques du 19 pouces m’auraient forcé à le poser à une distance de 2-3 mètres du tableau électrique avec une gaine de cables assez conséquente. Pour la lourdeur, j’avais quelques craintes initialement mais les chevilles béton 70kg sont bon marché et relativement faciles à poser.

Je suis donc parti sur un rack 10 pouces de marque Digitus. Il y a diverses tailles de 5U à 9U chez eux. Je trouve que 9U c’est vraiment le minimum même pour une utilisation relativement basique.

Les accessoires de base type panneau de brassage, étagère et PDU sont relativement faciles à trouver en marque Digitus ou en no-name. C’est raisonnablement bon marché en plus.

Seul petit point : j’aurais dû prendre un panneau de brassage Keystone car ca permet de brasser autre chose que du RJ45. Pour certaines utilisations domotiques, j’ai utilisé du câble RJ45 pour faire passer des courants faibles non numériques. C’est pas nécessairement optimal mais ca fonctionne.

Par contre, l’inconvénient c’est que ca s’arrête là. Il n’y a à peu près aucun équipement fourni avec un kit de montage 10 pouces. Non seulement ca mais en plus il y a pleins d’équipements qui ne rentrent simplement pas. Mon Synology DS1515+ ne rentre pas en largeur et en profondeur. La Freebox Crystal rentre à peu près mais de travers. Mon UPS ne rentre pas.

Du coup, j’ai empilé tout ce petit monde par dessus. De toute façon, même si ca rentrait dedans, je n’aurais pas eu assez de place en hauteur dans les 9U.

Cette problématique de la taille m’a également limitée dans le choix des équipements que je pouvais prendre quand j’ai renouvelé mon routeur. Chez Mikrotik, en équipements compatibles 10 pouces le choix était plus restreint. J’ai finalement choisi le RB4011 alors que le RB3011 aurait pu suffire pour mon besoin.

L’installation

L’installation est assez basique finalement. Le plus difficile c’est de faire les trous de cheville de sorte à ce que le rack soit monté correctement. C’était mes premiers trous à la perceuse à percussion donc je ne gagnerai pas un Prix Nobel pour la qualité de mon installation mais au final le rack est droit et ca ne se voit pas.

Le panneau de brassage Digitus est assez simple à utiliser. Il est fourni avec des colliers de serrage plastique pour maintenir les câbles en place. Il est juste nécessaire d’avoir un outil « punch down » pour pouvoir fixer les câbles correctement. C’est par pur hasard que j’en avais un. J’avais commandé un kit de sertissage de câble réseau et c’était un des outils qui était fourni avec mais dont j’ignorais initialement l’utilité.

Pour tout le reste, j’ai fait des câbles réseau sur mesure pour que ce soit joli comme il faut.

Résultat final

Le meilleur pour la fin. Voici à quoi ca ressemble.

C’est pas parfait. C’est compatible avec peu d’équipements. Mais ca fait le boulot plutôt correctement !